Jacqueline Risset, la prestigiosa poetessa, letterata e italianista francese, è scomparsa a Roma il 3 settembre 2014. Con la sua traduzione della Divina Commedia ha contribuito enormemente a far conoscere e amare Dante nel mondo francofono. La sua morte è una grave perdita. Noi di Dantepoliglotta vogliamo onorare la memoria di Jacqueline Risset, ed esprimerle la nostra gratitudine, ripubblicando con particolare evidenza la pagina web sottostante, e ripresentando qui la sua lettura dei versi danteschi di Francesca da Rimini tradotti da lei stessa in francese, in una nuova veste degna di lei, cioè con il sottofondo musicale del poema sinfonico di Ciajkovskij:
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Jacqueline Risset legge Francesca da Rimini nella sua traduzione francese (febbraio 2014)
Jacqueline Risset, famosa e celebrata traduttrice della Divina Commedia in francese, ha gentilmente accolto il nostro invito a leggere lei stessa i versi di Francesca nella sua traduzione. Gliene siamo grati. Questa sua lettura, tra l’altro, è anche una novità assoluta, perché tiene conto di alcune sue piccole e recenti modifiche non ancora pubblicate. La lettura è stata registrata il 21 febbraio 2014.
Jacqueline Risset, che ha pubblicato anche una biografia di Dante e sta per dare alle stampe una traduzione francese delle Rime, insegna letteratura francese all’Università di Roma III, di cui presiede il Centro Studi italo-francesi.
Per accedere alla pagina web di Jacqueline Risset cliccare qui.
Per ascoltare la voce di Jacqueline Risset nella lettura dei suoi versi, riportati in questa pagina, cliccate qui sotto.
Versi di Francesca da Rimini tradotti in Francese da Jacqueline Risset
Inferno, Canto V, 88-142
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«Ô créature gracieuse et bienveillante
qui viens nous visiter par l’air sombre
nous dont le sang teignit la terre,
si le roi de l’univers était notre ami,
nous le prierions pour ton bonheur,
puisque tu as pitié de notre mal pervers.
De tout ce qu’il vous plaît d’entendre et de dire,
nous entendrons et nous vous parlerons,
tant que le vent, comme à présent, se tait.
La terre où je suis née se trouve au bord
de ce rivage où le Pô vient descendre
pour étre en paix avec ses affluents.
Amour, qui s’apprend vite au cœur gentil,
prit celui-ci de la belle personne
que j’étais; et la manière me touche encore.
Amour, qui force tout aimé à aimer en retour,
me prit si fort de la douceur de celui-ci
que, comme tu vois, il ne me laisse pas.
Amour nous a conduits à une mort unique.
La Caïne attend celui qui nous tua».
Tels furent les mots que nous eûmes d’eux.
Quand j’entendis ces âmes blessées,
je baissai le visage, et le gardai si bas
que le poète me dit : « Que penses-tu ? »
Quand je lui répondis, je commençai : « Hélas,
que de douces pensées, et quel désir
les ont menés au douloureux trépas! »
Puis je me retournai vers eux et je leur dis
pour commencer : « Francesca, tes martyres
me font triste et pieux à pleurer.
Mais dis-moi; du temps des doux soupirs,
à quel signe et comment permit amour
que vous connaissiez vos incertains désirs? »
Et elle : « Il n’est pas de plus grande douleur
que de se souvenir des temps heureux
dans la misère ; et ton docteur le sait.
Mais si tu as telle envie de connaître
la racine première de notre amour,
je ferai comme qui pleure et parle à la fois.
Nous lisions un jour par agreement
de Lancelot, comment amour le prit :
nous étions seuls et sans aucun soupçon.
Plusieurs fois la lecture nous fit lever les yeux
et décolora nos visages;
mais un seul point fut ce qui nous vainquit.
Lorsque nous vîmes le rire désiré
être baisé par tel amant,
celui-ci, qui jamais plus ne sera loin de moi,
me baisa la bouche tout tremblant.
Galehaut fut le livre et celui qui le fit;
ce jour-là nous ne lûmes pas plus avant».
Pendant que l’un des deux esprits parlait ainsi,
l’autre pleurait, si bien que de pitié
je m’évanouis comme si je mourais ;
et je tombai comme tombe un corps mort.
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